« Esther London : Perversion de psychopates ! »
Esther London, réalisatrice, romancière
Dimanche 2 février 2025, dans sa page Facebook
Perversion de psychopathes !
Dans une mise en scène démentielle, les terroristes du hamas vont jusqu'à remettre aux kidnappés un "diplôme d'otage" qu'ils les obligent à exhiber au moment de leur libération. Ici Yarden Bibas après 484 jours de captivité. Ses tortionnaires, que certains ont l'obscénité de nommer "résistants", l'ont détenu dans une cage, ajoutant à la torture physique, le sadisme de le tourmenter à propos de la mort de sa femme et ses deux enfants... Comment cet homme pourra-t-il se reconstruire ?
C'est une parodie de psychiatrie que de s'exclamer : « perversion des psychopathes ». C'est-à-dire que Esther London ne commence pas par fermer la question avec le cas psychiatrique du groupe, de la communauté, du peuple. En gardant le point d'exclamation, suffit-il d'écrire « psychopathes » ? N'acceptant pas la formule, l'énoncé « perversion des psychopathes » est un rébus qui tient le langage de l'énigme de la nomination, entre vers, version, réversion, universion, polyversion, déversion, inversion et psyché et pathos. Et là, psyché annonce la « scène », démoniaque. La scène idéale, la scène démonologique, la scène spirituelle, la scène démentielle. La scène du mal et du maléfice. Sans aucune chance de pouvoir se répondre par l'ultime « malicide » (St Bernard de Clairvaux).
Si le Hamas est le Hamas, si c'est le nom de la chose putride, si c'est le nom du fléau blasphématoire à éliminer, alors nous acceptons aussi le massacre des femmes et des enfants palestiniens. C'est la non-acceptation intellectuelle d'Esther London qui témoigne en tant que « analyste » (spécification et précision) de l'obscénité (le « hors » de la scène de la scène démente) de ne pas seulement nommer les meurtriers des innocents comme « résistants », et d'annoncer à Jordan Bibas qu'ils ont tué sa femme et ses enfants (Tsahal n’a pas confirmé).
Le sacrifice des femmes et le massacre des enfants sont obligatoirement requis par toute doctrine de pouvoir, comme « les grands récits de l'histoire universelle », ce n'est pas une spécialité des psychopathes pervers, ni des seuls terroristes du Hamas. Le sortilège de la terreur est bien plus vaste : on évoque à peine un thème voisin, comme la terreur nucléaire.
L'imagination et la croyance dans la scène démente est sa liturgie, qui a pour autre face l'engrenage exécutif, le cérémonial de la dernière guerre, de la dernière terreur, du dernier terrorisme (tribal et d'État). Ensuite, comme on le sait, devrait suivre l'avenir radieux de la paix universelle, mais ce n’est rien d'autre que le protocole de la guerre à venir, encore plus démente, pour une gestion totale parfaite, complète et cohérente de la haine : Perversion de psychopathes !
La notation d'Esther London sur la « mise en scène » est précise : l'idée de la scène est une mise en scène, tous ceux qui sont mis en scène sont déments et ont déjà choisi le masque qu'ils porteront. Refuser l'intelligence de la vie, c'est remettre le « diplôme d'otage » au bouc émissaire, ce qui est aussi l'échec actuel de la diplomatie mondiale. Privé du langage diplomatique, chacun est l'otage du négationnisme : c'est le diplôme de la garantie, de l'assurance et de la certitude, offert par le système à l'androgyne, à l'homo duplex, au double de lui-même, qui a un visage pour chaque situation. Les terroristes sont une espèce assez répandue, même les gentils, qui semblent heureux pour beaucoup, et qui incitent les autres à ne jamais travailler, tandis qu'ils font le sale boulot, le seul qu'ils savent faire, qu'ils veulent faire, qu'ils peuvent faire, qu'ils doivent faire.
C'est parce qu'il n'y a pas un seul Palestinien dans le monde aujourd'hui en mesure d'écrire le Manifeste de la citoyenneté palestinienne que personne n'hésite à distribuer des diplômes de déshonneur. Tout le monde, et pas n'importe qui, peut éviter de participer au meurtre de l'innocence et lire L'innocenza e l'onore (2024) d'Armando Verdiglione, qui est également l'auteur de deux manifestes : Manifeste de la seconde Renaissance (1983), Manifeste de la Chiffrématique (2004).
Ceux qui, parmi les Juifs, sont attentifs au sacrifice des femmes et au massacre des enfants, comme Yeshayau Leibowitz en 1967, lisent au-delà de la dialectique provinciale des oppositions et de leurs compromis. Le langage diplomatique n'appartient pas aux catégories et aux modes de l'égal, qui se tiennent à la ligne de la mort pour le réaliser au cimetière.
La question d'Esther London n'évite pas le deuil, la douleur, le traumatisme. Il ne faut pas accepter que le sort de Yarden Bibas soit clos. Il faut accepter son témoignage entre silence et cri.
Merci à Esther London.